En temps de crise, le contrôle de gestion joue pleinement son rôle d’allié du dirigeant en lui fournissant les armes nécessaires pour affronter une zone d’incertitude. Mais c’est également un allié de poids pour préparer la reprise économique et mettre en place les conditions des performances futures.
Les tensions et bouleversements économiques récents ont remis au premier rang des priorités la gestion de la trésorerie de l’entreprise. Déjà considéré comme incontournable en temps normal, le pilotage serré de la trésorerie pendant une crise doit permettre à l’entreprise d’assurer sa survie à court terme.
Autre élément capital mis en lumière ces derniers mois, le besoin de réactivité et de fiabilité des circuits de prises de décisions. Le pilotage éclairé de l’entreprise doit lui conférer une plus grande agilité dans l’adaptation de son modèle économique à court terme mais également d’anticiper les scenarii de développement lors du prochain rebond économique.
Développer l’agilité et la culture du cash en entreprise
Le changement soudain de paradigme économique a favorisé la transformation digitale des processus opérationnels (vente, approvisionnement, logistique,...) pour conserver le lien avec la clientèle.
En ce qui concerne les outils de pilotage en lien avec la trésorerie, les équipes financières et opérationnelles ont souvent dû se mobiliser dans l’urgence pour rassembler les données, s’assurer de leur pertinence, et les analyser pour prendre les premières mesures.
La gestion du cash, vitale en temps de crise, doit donc faire l’objet d’une prise de conscience globale dans l’entreprise et le dirigeant doit pouvoir s’appuyer sur un contrôleur de gestion pour diffuser la culture du cash.
Insuffler une culture du cash
La trésorerie permet de développer la capacité de l’entreprise à agir en maintenant un niveau de liquidités qui lui confère une marge de manœuvre plus grande.
La diffusion d’une culture du cash, par temps de crise, demande de gagner en agilité dans l’adaptation des processus existants pour les simplifier, les rendre plus accessibles aux opérationnels, et en faire un outil fiable de prise de décisions.
Le contrôle de gestion contribue donc à remettre la trésorerie au cœur des priorités de tous les acteurs de l’entreprise, en agissant sur quatre domaine clés :
Adapter et simplifier les outils de gestion de trésorerie : Les outils traditionnels ne sont pas assez agiles pour suivre les flux de trésorerie en situation d’urgence. La nécessité de suivre de manière journalière l’évolution de la trésorerie demande des outils simples qui permettront de répondre à l’objectif fixé pour préserver les liquidités de l’entreprise.
Créer facilement différents scénarii de trésorerie : Le contrôle de gestion facilite l’établissement de scénarii qui prendront en compte les délais de paiement et d’encaissement afin de les optimiser, mais aussi toutes les mesures financières de soutien à l’activité des entreprises. Ce travail doit être mené dans chaque service de l’entreprise pour envisager le maximum d’alternatives en lien avec la réalité du terrain.
Maîtriser la réduction des coûts : Le contrôle de gestion permet de préserver un équilibre entre les besoins de cash à court terme et la nécessité de sanctuariser les dépenses qui permettront le développement de l’entreprise à moyen ou long terme.
Faire de la trésorerie la priorité de tous : La prise en compte du rôle de la trésorerie doit se faire à tous les niveaux de l’entreprise. Tout d’abord les équipes comptables et financières doivent se réorganiser pour assurer une meilleure remontée et une diffusion élargie des informations clés. Ce nouveau focus doit également être partagé par l’ensemble des équipes de management et de vente qui par leurs actions influent sur la trésorerie. Le contrôleur de gestion joue alors pleinement son rôle de conseil pour optimiser la disponibilité du cash.
Piloter en mode agile pour sortir de la crise
La nécessité d’adapter rapidement le fonctionnement des entreprises à une nouvelle réalité a mis en avant l’importance d’avoir une maîtrise fine des données financières et d’activité de l’entreprise.
Une démarche de contrôle de gestion permet de :
Accélérer la prise de décision : le contrôleur de gestion ajuste les processus de remontée d’informations pour fournir à la direction de l’entreprise des données plus précises et sur un rythme plus fréquent pour accélérer la prise de décision.
Mettre en place des limites : le contrôleur de gestion alerte la direction sur la mise en place de pratiques court-termistes qui pourraient avoir un impact négatif à long terme sur la rentabilité, la qualité fournie ou l’image de l’entreprise.
Garantir un pilotage responsable et éthique : le contrôleur de gestion inscrit son action dans une vision à long terme. Il défend les intérêts de l’entreprise afin de pérenniser son image auprès de ses partenaires (clients, fournisseurs, bailleurs, sous-traitants,...).
Se doter d’un pilotage optimal pour préparer l’après-crise
Au-delà des périodes de crises ou pour préparer la sortie de crise, la mise en place d’un pilotage fiable de l’entreprise, grâce au contrôle de gestion, constitue un réel avantage stratégique.
Modéliser les opportunités de développement de l’entreprise
Le contrôleur de gestion évalue les opportunités de développement par la scénarisation de nouveaux modèles économiques. Il aide à valider les différentes options qui s’offrent à l’entreprise pour sécuriser ses processus d’approvisionnement, élargir ou valider la pertinence de son offre et choisir les circuits de distribution les plus rentables. Il contribue ainsi à la validation du modèle économique existant ou au développement d’un modèle plus pertinent face aux nouvelles attentes du marché.
Au-delà de sa contribution à la prise de décision stratégique, le contrôleur de gestion intervient dans la mise en place de nouveaux indicateurs de performance, en lien avec les nouvelles orientations stratégiques et opérationnelles de l’entreprise. Il pourra notamment intégrer dans ses indicateurs les nouvelles dimensions sur lesquelles l’entreprise souhaite avoir un impact, comme par exemple l’impact sociétal ou environnemental.
Les dirigeants qui s’appuient sur les outils du contrôle de gestion bénéficient ainsi d’une véritable boussole qui leur confère une meilleure capacité à prévoir, mesurer et agir dans l’intérêt de leurs entreprises.
Contribuer à la transformation digitale de l’entreprise
Dans un contexte où les données de l’entreprise deviennent un capital à part entière, le contrôleur de gestion joue un rôle moteur dans la digitalisation des processus de contrôle de gestion. Il contribue ainsi à améliorer le processus de pilotage de l’entreprise en structurant la remontée d’informations.
Il pilote le processus de numérisation et d’automatisation des données financières dans le but de renforcer la cohérence des informations, d’avoir une vision exhaustive des activités de l’entreprise et de générer ainsi des tableaux de bord et indicateurs plus pertinents de la performance de l’entreprise.
Il est clair que la digitalisation du processus de contrôle de gestion permet de produire davantage d’analyses, à un rythme plus fréquent et d’orienter au quotidien les décisions opérationnelles ou stratégiques de l’entreprise.
Le temps gagné sur le traitement de l’information permet au contrôleur de gestion de renforcer son rôle de "business partner" auprès des directions opérationnelles. Il pourra ainsi consacrer plus de temps au conseil stratégique et à l’analyse financière de l’entreprise.
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